Oiseaux de banniere

Boutton du titre Une modification dans la reproduction et le suivi des jeunes

Le réchauffement climatique influe aussi sur la reproduction de certains oiseaux migrateurs. En effet, les dates de reproduction sont programmées dans le code génétique des oiseaux, cependant, quand ces derniers arrivent plus tôt, il arrive qu'ils se reproduisent aussi plus tôt comme l’hirondelle. Certaines espèces d’oiseaux ont aussi décidé d’avancer leur date de reproduction en fonction de certains paramètres. En effet, les insectes se reproduisent plus tôt. Pour certaines espèces, la naissance des jeunes correspond au pic d’émergence des insectes. Ainsi, la mésange charbonnière se reproduit de bonne heure pour assurer une bonne alimentation à ses oisillons. Ici l’influence du réchauffement climatique n’est encore une fois pas directe, c'est le fait que les insectes aient avancé leur date de reproduction qui importe.

Le fait que les oiseaux se reproduisent plus tôt peut avoir des conséquences importantes sur l’évolution des effectifs. En effet, les oiseaux restant plus longtemps sur leur aire de reproduction, ont le temps de donner naissance à plusieurs portées. Ainsi, il est assez fréquent que l’hirondelle rustique met au monde 3 portées par an au lieu de 2 auparavant.

Une arrivée plus rapide et un départ plus tardif chez certaines espèces peuvent aussi permettre un meilleur suivi des petits. En effet, la grue cendrée profite de cette durée pour passer plus de temps à l'élaboration du nid, et rester plus longtemps dans sa Scandinavie natale pour élever ses petits. Cela permet un meilleur suivi des oisillons et donc un taux survie plus important lors de la migration car les jeunes seront plus âgés pour faire leur premier voyage donc plus résistants.

Mais, l'écosystème de certaines espèces migratrices est beaucoup plus fragile. En effet, l'arrivée de celles-ci est déterminée en fonction de paramètres très précis. Prenons pour exemple le cas du gobemouche noir, il s'arrête en Drôme quelques jours au printemps puis repart pour pondre ses oeufs aux Pays-bas. Ce dernier possède une horloge interne (qui ne change pas) et lui permet d'élever ses petits lors du pic d'émergence des chenilles dont il se nourrit. Cependant, avec l'adoucissement de la température, les fleurs ainsi que les chenilles naissent environ 15 jours plus tôt. Il se crée donc un décalage d'environ une semaine entre la pleine saison des chenilles et la naissance des petits. Ce décalage est synonyme d'un manque de nourriture, d'oiseaux qui meurent et d'une population qui diminue. Les spécialistes ont estimé que les effectifs du gobemouche noir ont diminué de presque 90 % en 20 ans aux Pays-bas.

Créé par Astier Adrien et Michel William
Tous droits réservés © 2008
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