Oiseaux de banniere

Boutton du titre Un changement dans la migration

Depuis quelques années, à cause du réchauffement climatique nos oiseaux ont des comportements différents dans leurs migrations. En effet, on constate une arrivée lors du printemps bien plus tôt chez certaines espèces. Prenons le cas de l'hirondelle rustique. Lorsque l'on regarde le graphique, on constate que les premiers individus arrivent en Drôme une dizaine de jours plus tôt aujourd’hui qu'en 1997 ou 1996! En 2000 cette avance est même de 3 semaines ! Serait-elle si pressée de revoir nos belles contrées? En fait ce phénomène est facilement explicable. En effet lors de la migration cette espèce remonte en fonction de la température, jusqu'à un isogéotherme de 10 degrés. À partir de cette température les insectes commencent à voler, elles peuvent donc se nourrir. Donc si l'hiver est plus clément et si la température remonte vite, certaines espèces d'oiseaux influencés par un isogéotherme viennent plus tôt. En revanche, pour d'autres espèces influencées par la durée du jour la migration reste la même, comme le gobemouche noir.

>Graphique sur l'arrivée des hirondelles au court du temps<

De plus, des oiseaux provenant des pays nordiques arrivent plus tard chez nous lors de l’hiver. Seraient-ils devenus moins frileux ? Ce phénomène est en fait principalement dû au réchauffement climatique. Si l'on prend le cas du morillon, ce canard ne vient chez nous que lorsque ses lacs sont gelés. En effet, il ne peut plus se nourrir. Cependant, si la température augmente, les lacs gèlent plus tard. Ainsi l’oiseau reste plus longtemps sur place, puisqu’il y dispose d’une nourriture suffisante. Donc certaines espèces arrivent plus tard en Drôme.

>Graphique sur le morillon<

Ce graphique représente les effectifs du morillon au cours du temps mesuré en semaine. Lorsque l’on regarde la courbe de cette année, on constate effectivement que l’arrivée des oiseaux migrateurs (mise en évidence par une augmentation brutale de la population) a lieu au bout de la 45ème semaine. Celle de l’année dernière a eu lieu 2 semaines plus tôt ! Ce graphique confirme donc une arrivée plus tardive pour certaines espèces migratrices.

Par ailleurs, on a observé que l'itinéraire de certaines espèces d'oiseaux lors de la migration changeait du fait de l'adoucissement de la température. Prenons le cas des cigognes blanches, qui sont devenues vraiment très fainéantes! En effet, au lieu d'aller en Afrique ces dernières se posent en Espagne où le climat est beaucoup plus clément du fait de l'augmentation de la température. Elles y trouvent ainsi une alimentation variée (comme les écrevisses...) pour vivre agréablement, donc à quoi bon aller en Afrique? Le réchauffement climatique n’est pas une conséquence directe de l’arrêt de la migration, c’est la nourriture plus abondante en hiver qui joue un rôle.

Pour finir sur la migration, il arrive qu'elle n'ait même pas lieu. En effet même si elle est définie dans les gènes des oiseaux, il arrive que certains pour n'importe quelle raison (blessure, maladie, par erreur…) ne puissent pas migrer. Ils restent alors sur place lors de l’hiver. Si les conditions sont défavorables, l'oiseau meurt, mais si elles sont favorables il y a des chances pour que lui et sa descendance deviennent sédentaires. Actuellement à cause du réchauffement climatique les hivers sont moins rudes. Il y a donc plus de nourriture, ainsi des espèces supposées migratrices comme les hirondelles de rocher dans le sud de la Drôme ou les cigognes blanches commencent un peu à se sédentariser. Comme ci-dessus le réchauffement n’est pas une conséquence directe de cette sédentarisation.

Créé par Astier Adrien et Michel William
Tous droits réservés © 2008
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